POURQUOI LE TRAVAIL D'EXAEQUO EST ESSENTIEL.
Bruxelles, 1er décembre 2020. La pandémie du COVID-19 semble façonner et occuper tout notre réel, tout comme le VIH dans les années 80. Mike Mayne, président d'Exaequo, partage ses impressions sur les similarités entre ces deux épidémies mondiales et explique comment le travail des associations communautaires telles Exaequo reste essentiel.
COVID-19 ET VIH: TANT DE DYNAMIQUES SEMBLABLES
Les mots "virus" et "essentiel" rythment notre quotidien. Pourtant, la société semble oublier les “autres” virus, y compris celui qui nous occupe depuis les années 80. Pour cela, et parce que l’époque rappelle l’horreur et la terreur qu’a produites l’épidémie du VIH avant l’arrivée des traitements, l’action et l’expérience d’Exaequo me semblent essentielles.
L’isolement, la peur de la maladie et de “l’autre”, la souffrance, la possibilité d'une mort rapide, les tentations de réduire les libertés pour mieux encadrer et protéger le collectif, les enjeux commerciaux, l’envie d’interdire opposée à une culture de la réduction des risques plus nuancée mais plus réaliste et pragmatique, l’oubli du communautaire… tant de dynamiques sont semblables.
NOTRE ACTION EST TOUJOURS BASEE SUR LE NON JUGEMENT.
Cela nous oblige à écarter toute politique de l'autruche. Cela nous pousse aussi à continuer nos efforts pour tout mettre en place afin d’accompagner la communauté des hommes qui aiment les hommes, l'aider à réduire les risques liés à sa sexualité et à sa consommation de produits psychoactifs. A ces risques connus s'ajoute le COVID-19 et son impact sur la santé mentale, en particulier pour les plus isolés d’entre nous.
LE DEPLACEMENT DU SOCIAL VERS LA SPHERE PRIVEE COMPLIQUE LES CHOSES
L’action d’Exaequo, aujourd'hui encore essentielle, est rendue plus difficile du fait du déplacement de toute la vie sociale dans la sphère privée. Le problème n'est pas endigué: il est simplement déplacé là où il est pour nous aujourd'hui difficile de proposer des solutions et du soin.
Ce glissement vers l’espace privé met encore plus en danger notre communauté car d'autant plus éloignée de ses pairs, des lieux nécessaires de socialisation que sont les bars, les commerces et les fêtes, de ses premiers soutiens et recours, “en cas de pépin” mais pas seulement. Association communautaire, Exaequo fait partie de ce réseau, de ce filet.
NOUS N'AVONS JAMAIS ARRETE NOS ACTIVITES
Je suis particulièrement fier de tout ce que notre association a pu faire ces derniers mois malgré l’adversité et le caractère inédit de ce que nous vivons : nous n’avons jamais arrêté nos activités et nous sommes efforcés de les adapter afin de continuer à être présents pour ceux qui en ont besoin.
- Nous avons accentué notre présence virtuelle en augmentant, entre autres, nos actions numériques sur les applications de rencontres.
- Nous avons misé sur l'envoi d'autotests (plus de 1000 envoyés gratuitement à ce jour en 2020) afin de pallier un accès plus difficile au dépistage.
- Nous avons assuré l'envoi des commandes de matériel de réduction des risques présents sur notre boutique en ligne
- Nous avons maintenu et étoffé notre offre de soins et de services avec la présence d’infirmiers et médecins volontaires et d’un psychothérapeute spécialisé dans l’accompagnement des chemsexeurs.
- Nous avons été présents pour ceux d’entre nous vivant avec le VIH, étrangers ou belges en prise à des difficultés d’accès aux traitements et quelque peu oubliés par les centres de référence durant le premier confinement.
- Nous avons organisé la première journée Santé Positive VIH réunissant personnes vivant avec le VIH, associations et médecins.
- Nous avons, enfin, mis en place un service d'écoute afin de rompre l'isolement des plus vulnérables d’entre nous.
MERCI POUR VOTRE SOUTIEN!
Tout ceci a été possible grâce à nos volontaires, à notre équipe, à notre conseil d'administration et à vos dons.
Pour tout ça, MERCI. »
Mike Mayne, président d’Exaequo. Bruxelles, 1er décembre 2020.
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